domingo, junho 21, 2009

Usura na cristandade

C'est à ce moment-là que se pose la grande question du prês à intérêt, nécessaire pour l'exportation des produits. En 1347 dejà, presque deux siècles avant la Réforme, l'évêque Adhémar Fabri avait rompu la règle religieuse selon laquelle le temps appartenant à Dieu, les hommes ne sauraient en tirer du profit. Il avait autorisé l'«usure», c'est-à-dire, le paiement d'un loyer pour de l'argent prêté, à condition que le taux en restant modeste.

Calvin est sollicité pour une semblable autorisation par les marchands protestants de la Nouvelle République. Il y réfléchit longuement. Il lui paraît légitime qu'un prêteur reçoive sa part de rétribuition pour de l'argent qui aura contribué à enrichir l'emprunteur, cette part devant rester raisonnable. En revanche, dit-il, il faut renoncer à «l'usure du pauvre». Mais qu'est-ce qu'une «part raisonnable»? Qu'est-ce qu'un «pauvre»? Prêteurs et prédicateurs ne cessent de se disputer sur cette question. Dès 1538, le taux légal est fixé à 5%. En 1557, il grimpe à 7%, en 1572 à 8,3%. En realité, le taux de 10% est courant, et sourtout à l'encontre des emprunteurs les plus pauvres.


(Joëlle Kuntz, L'histoire suisse dans un clin d'oeil)